L’économie mondiale a connu des contractions économiques majeures lorsque les confinements des différents pays étaient à leur apogée. Le Royaume-Uni a par exemple enregistré la plus forte baisse mensuelle jamais enregistrée, soit 20,4 %.
Ce chiffre a mis en évidence la façon dont la pandémie de Covid-19 a fortement bouleversé le marché mondial du travail.
Certaines entreprises se sont adaptées en assurant une transition en douceur afin que leurs employés puissent tirer le meilleur parti du travail à domicile, et en établissant ainsi un contexte propice au développement en ces temps sans précédent. Cependant, la plupart des entreprises ne ressortent pas gagnantes.
La crise sanitaire a amené plusieurs défis pour les populations actives. Le marché du travail européen profitait depuis 7 ans d’un redressement économique, qui a aujourd’hui été brusquement interrompu.
Cependant, 40 millions de travailleurs européens ont bénéficié de mesures de chômage partiel mises en place par l’État, ce qui a considérablement réduit le taux de chômage. Andrew Kenningham, économiste chez Capital Economics, déclare : « la hausse remarquablement faible du chômage dans la zone euro reflète le succès des mesures gouvernementales sur l’aide à l’emploi. »
Les supermarchés sont les grands gagnants sur le marché du travail
Au début du confinement, nombreux sont ceux qui, cédant à la panique, ont dévalisé les supermarchés, on se rappelle tous du Toilet Paper Gate. À la fin du mois de mars et en seulement dix jours, Tesco a embauché 35 000 personnes, tout en inscrivant tous les employés ayant des problèmes de santé sous-jacents au plan de mise au chômage partiel du gouvernement. Même les candidats non retenus ont acquis une expérience utile en matière de demande d’emploi selon le directeur général de Tesco, Dave Lewis, qui se félicite : « La réponse à notre appel d’embauche a été incroyable, avec plus d’un million de visiteurs sur notre site consacré aux carrières. »
Pour beaucoup, il est essentiel d’obtenir ou de conserver son emploi en période de difficultés financières. Nombreux sont ceux qui ont besoin de la stabilité d’un emploi, synonyme de routine bienvenue pour les employés.
Les personnes qui ne travaillent pas actuellement et qui bénéficient des mesures de chômage partiel, affirment que la structure qu’impose le travail dans leur vie et la camaraderie sont ce qui leur manque le plus.
British Airways peine à satisfaire ses employés
Selon une étude réalisée par S&P Global, le secteur du transport aérien a été le plus touché. Des entreprises telles que British Airways (BA) ont annulé tous leurs vols, à l’exception des vols essentiels de rapatriement. BA a fait l’objet d’un examen approfondi sur la façon dont elle traite son personnel et prévoit de d’envoyer des préavis de licenciement à 40 000 employés. L’entreprise a été accusée d’utiliser la méthode « virer puis embaucher à nouveau ». Cette affaire a choqué tout le pays, certains députés allant jusqu’à dire que le traitement du personnel par BA « est une honte pour la nation ».
Cette situation a engendré une guerre syndicale, car même si BA prévoit de réembaucher le personnel à un stade ultérieur, il existe, selon les nouvelles statistiques de HM Revenue and Customs, un risque élevé que leur emploi ne soit jamais rétabli au même niveau. Cette situation s’est produite même après la promesse des 35 millions de livres sterling versés par le gouvernement pour la mise en chômage partiel, à compter du 14 mai.
Les pertes d’emploi peuvent causer de nombreux inconvénients, en particulier lorsque cela est soudain ou inattendu. Cette perte peut bouleverser l’équilibre émotionnel d’un individu ou créer un sentiment de déception, d’échec ou même de désespoir. Ces sentiments peuvent être amplifiés si la recherche d’un autre emploi s’avère difficile, ce qui risque d’être le cas avec une récession annoncée dans l’ensemble du monde occidental.
Dans l’ensemble, le coronavirus a donné à la population active l’occasion d’analyser ses forces et ses faiblesses. Nombreux sont ceux qui ont été poussés à s’interroger sur la sécurité de leur emploi, ou s’il était suffisant de ne dépendre que d’une seule source de revenus. Autant de questions qui poussent à faire une introspection.
- By Conor Craig
- 15 April 2020